Baudelaire's translations

greenspun.com : LUSENET : The Work of Edgar Allan Poe : One Thread

Could someone tell me on which criteria Charles Baudelaire chose the short stories by Poe he decided to translate. I am interested in the short stories that were NOT translated into French by Baudelaire et why they were not. Thank-you very much in advance. François Gallix Professor of literature in English at the Paris Sorbonne.

-- Anonymous, August 30, 2004

Answers

Dear Sir,

These few hurry words to help you with some modest hints.

Le premier critère de Baudelaire, dans ses choix de traduction des oeuvres de fiction de Poe, a plus que probablement été celui du "caractère commercial", avant même sans doute celui de ses propres goûts pour le côté "âme noire", "paria", "artiste rationnel" et autres appels à sa sensibilité en construction et en constante révision. En 1848, il commence par "Révélation Magnétique", qu'il ignore être un canular, ne retenant que les idées philosophiques ou métaphysique, en plus du sens appuyé du morbide et du "sensationnel" des théories sur le magnétisme animal, bien installées au sein de la société française. Début des années 1850, il complètera en feuilleton, pour des raisons alimentaires essentiellement, (mais bien conscient de son art de prose et de traducteur inspiré) ce qu'il rassemblera sous le chapeau global de "Histoires Extraordinaires", découvrant toujours plus le "poète maudit" présenté dans le fallacieux mémoire de Griswold ouvrant l'édition posthume américaine de 1850, et traquant dans l'oeuvre tout ce qui pouvait "alimenter" son idée-image-eidolon-idole sacrée de ce qui était devenu son phare en littérature. Baudelaire a effectivement écarté tous les textes humoristiques ou satiriques factuels ou non de portée plus universelle. Parfois d'ailleurs tout simplement incapable de saisir, soit par difficulté de langue, soit par pure distance culturelle, tout le sel, tout le piquant que Poe y pouvait avoir déposé. Baudelaire, dans son culte, poussa l'exploit jusqu'à délaisser le commercial pour entreprendre la traduction d'"Eureka", mais ici encore, au delà de la vision du poète face au Dieu Créateur, il semble bien que de crues raisons d'argent (un volume de plus à fournir à Levy -- ou au plus offrant...) n'aient pas été étrangères à cette décision pour un labeur plutôt ingrat. Mais la foi était, en 1863, toujours intacte... Etrange discrétion, par contre, dans les incursions vers les théories esthétiques éparses au sein du tome III des "Works", parmi les écrits critiques de Poe. Mais pour tout ceci, je crois que le plus sage est de (re)lire les brillantes approches de Claude Richard, de Roger Forclaz et d'Henri Justin (+ Lysoe?), que vous devez, à mon sens bien connaître; et, pourquoi pas, celles plus anciennes de Léon Lemonnier, vrai pionnier, en Francophonie, de la perception de l'"autre" Poe conteur.

Mots rapides, informels, et non relus, dans ma précipitation à vous aiguiller, en toute sympathie et simplicité.

Bonnes recherches!

Yours sincerely, Raven's Shade (Belgium).

-- Anonymous, August 31, 2004


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